
À l’initiative des États-Unis, le Conseil de sécurité des Nations-Unies se penche ce vendredi 22 août 2025 sur la spirale de violences qui ensanglante l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). À huis clos, les quinze membres de l’organe onusien doivent examiner un dossier devenu explosif : les graves violations des droits humains imputées à l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23), mais aussi à certains supplétifs pro-gouvernementaux.
Dans un communiqué au ton ferme, le département d’État américain a jugé « inacceptable » la persistance des attaques. « Nous exhortons toutes les parties à respecter le cessez-le-feu inscrit dans la Déclaration de Doha entre Kinshasa et le M23. (…) Nous continuerons à promouvoir la reddition de comptes afin que ceux qui sapent la paix aient à en répondre », a prévenu le Bureau des affaires africaines.
Les ONG tirent la sonnette d’alarme
Les organisations de défense des droits humains multiplient les alertes. Amnesty International évoque une litanie d’exactions : exécutions sommaires, viols collectifs, enlèvements de malades jusque dans les hôpitaux, attaques de structures médicales. L’ONG pointe la responsabilité directe de l’AFC/M23, mais appelle aussi le président Félix Tshisekedi à sévir contre certains groupes dits wazalendo, ces milices locales présentées comme patriotiques mais accusées elles aussi de dérives criminelles.
Human Rights Watch (HRW), pour sa part, affirme que plus de 140 civils ont été massacrés en juillet par les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru, à proximité du parc des Virunga. La plupart des victimes, rappelle HRW, étaient des agriculteurs hutus.
Un accord déjà fragilisé
Ces accusations surviennent moins de deux mois après la signature, le 27 juin à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous l’œil attentif de la diplomatie américaine. Ce texte, censé donner une seconde vie aux engagements pris à Doha, semble déjà vaciller, fragilisé par la recrudescence des affrontements et l’ampleur des crimes rapportés.
Pour Kinshasa, l’urgence est double : contenir l’offensive militaire des rebelles tout en contrôlant ses propres alliés locaux accusés de bavures. Pour Washington, l’enjeu est d’éviter que le fragile processus de paix ne s’effondre et que la région des Grands Lacs ne replonge dans un cycle de violence incontrôlable.
La Rédaction