Bunkeya : Le Royaume Yeke commémore le 134ᵉ anniversaire de l’assassinat du Mwami M’siri, premier héros national


Le Royaume Yeke a célébré, avec solennité et ferveur, le 134ᵉ anniversaire de l’assassinat du Mwami M’siri Ngelengwa Shitambi Mukala (1850–20 décembre 1891), fondateur du Royaume Yeke et figure emblématique de la résistance africaine à la domination coloniale. Deux journées de cérémonies traditionnelles et commémoratives ont rythmé cet hommage, entre la montagne sacrée du mont Nkulu et Bunkeya, cœur historique du pouvoir royal.

Une mémoire honorée sur la montagne sacrée du mont Nkulu

Les activités ont débuté le 19 décembre 2025 par une procession royale vers le mont Nkulu, haut lieu spirituel du Royaume Yeke. Après l’arrivée sur la montagne pour les cérémonies rituelles, la délégation est descendue à la place du Mahanga, où chants et rites ont ravivé la mémoire collective. La journée s’est conclue par un repas rituel, avant le retour à Bunkeya en fin d’après-midi.

La cérémonie du Nkome, cœur des célébrations

Le 20 décembre, date anniversaire de l’assassinat du Mwami M’siri, a été consacrée à la cérémonie du Nkome, moment central du calendrier royal. Après l’accueil des invités et la visite des sites touristiques, la procession royale est partie du mont Nkulu pour rejoindre Bunkeya.
Au Palais royal (Kopango), les cérémonies se sont déroulées devant les Vikabilo, maison des ancêtres, avant le Mashamo vers le cimetière royal de Munema. Les tambours royaux ont ensuite résonné à la place publique, symbole de continuité et de souveraineté. Un déjeuner a été offert aux invités, suivi d’animations culturelles, avant la clôture officielle en fin d’après-midi.

Une allocution royale empreinte d’histoire et de dignité

Dans son allocution, le Mwami Mwenda-Bantu a rappelé le sens profond de cette commémoration :

« Depuis 134 ans, nous commémorons chaque 20 décembre la bravoure d’un Roi qui préféra mourir que vivre dans l’esclavage : Kufwa kusoga, kutira kusabwa », a-t-il déclaré, évoquant le refus du Mwami M’siri de se soumettre aux puissances étrangères.

Le souverain a retracé le parcours du “Lion du Garengaze”, qui, après avoir pacifié le Katanga et des régions voisines de la Zambie et de la Tanzanie, refusa l’implantation du drapeau de l’État Indépendant du Congo, acte qui lui coûta la vie le 20 décembre 1891 à Bunkeya.

« Il demeure une puissance et une source d’inspiration pour l’Afrique », a souligné le Mwami, affirmant que M’siri reste le premier héros national, défenseur de la dignité, de la fierté et de l’honneur du peuple congolais, attaché à l’idée que les richesses du sous-sol doivent bénéficier à son peuple.

Une dynastie et un héritage vivants

La commémoration a également été l’occasion de rappeler la généalogie de la dynastie Yeke, de Mwami M’siri à l’actuel souverain, Mwami Mwenda-Bantu Masuka Kaneranera Munongo Godefroid Junior (Mwenda VIII). Cette continuité dynastique témoigne de la résilience d’un royaume dont l’histoire demeure intimement liée à celle du Katanga et de la République démocratique du Congo.

Un message pour l’avenir

Au-delà de l’hommage, la célébration a porté un message d’unité, de mémoire et d’espérance.

« Que vive M’siri, le Pacificateur, et que les tambours résonnent en mémoire de sa détermination », a conclu le Mwami, adressant ses meilleurs vœux pour l’année 2026 à l’ensemble du peuple.

À Bunkeya, les tambours ont ainsi rappelé que l’héritage du Mwami M’siri, fait de courage, de souveraineté et de dignité, continue d’inspirer les générations présentes et futures.


Junior Ngandu

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