Choléra à Kinshasa : 34 zones de santé encore touchées malgré la baisse des cas

L’épidémie de choléra continue de sévir dans la capitale congolaise malgré une légère baisse des cas déclarés. Selon les données présentées au 53ᵉ Conseil des ministres du vendredi 25 juillet 2025, 34 zones de santé restent actives, avec plusieurs centaines de malades pris en charge. Une situation qui interpelle sur l’efficacité des mesures de prévention et sur la persistance des facteurs de risque, notamment dans les quartiers populaires.

Une épidémie persistante mais en recul

D’après le rapport du ministre de la Santé Roger Kamba, présenté au Conseil des ministres, le nombre de nouveaux cas est en diminution progressive, ce qui est considéré comme un signe encourageant. Toutefois, la capitale reste l’un des principaux foyers de choléra du pays, avec des zones urbaines où la maladie est devenue quasi-endémique.

La baisse constatée s’explique en partie par les campagnes de sensibilisation communautaire et les traitements intensifs organisés dans plusieurs centres de santé. Des actions de chloration de l’eau, de désinfection des foyers et de distribution de kits sanitaires ont été menées dans les quartiers les plus exposés.

Des zones à haut risque toujours sous surveillance

Malgré ces efforts, 34 zones de santé restent actives à Kinshasa. La promiscuité, le manque d’eau potable et la gestion anarchique des déchets continuent d’alimenter la propagation. Les communes de Selembao, Bumbu, Masina et Kimbanseke figurent parmi les plus touchées.

Le ministre de la Santé a insisté sur la nécessité de maintenir la vigilance et de renforcer la surveillance épidémiologique dans ces zones à haut risque. Un appel a été lancé aux autorités locales pour intensifier l’assainissement des quartiers, en complément des campagnes sanitaires.

Le rôle crucial de l’assainissement urbain

Lors de la réunion du Conseil, le président Félix Tshisekedi a rappelé que la lutte contre le choléra ne peut être efficace sans une amélioration durable des conditions d’hygiène à Kinshasa. Cette épidémie ravive le débat sur le programme “Kinshasa Bopeto”, censé améliorer la salubrité de la capitale, mais dont les résultats restent mitigés.

Le chef de l’État a exigé des mesures coercitives pour forcer l’enlèvement des épaves de véhicules, la collecte régulière des déchets et le respect des normes d’hygiène publique, des facteurs directement liés à la prolifération de la maladie.

Un défi récurrent pour la santé publique

Le choléra, maladie des mains sales par excellence, reste un problème chronique de santé publique en RDC. À Kinshasa, la densité de population, le manque d’infrastructures sanitaires et la pauvreté extrême rendent la prévention complexe.

Des experts de la santé estiment que sans un investissement massif dans l’accès à l’eau potable et les infrastructures de drainage, les flambées épidémiques continueront de se répéter, même avec des campagnes sanitaires ponctuelles.

La légère baisse des cas à Kinshasa constitue un signe encourageant, mais l’épidémie de choléra reste préoccupante. Les 34 zones de santé encore actives rappellent l’urgence d’une approche multisectorielle alliant santé, assainissement et mobilisation communautaire. Pour beaucoup d’habitants, cette crise sanitaire souligne, une fois de plus, la nécessité d’un plan d’assainissement urbain durable et d’une vraie politique de santé publique préventive.

La Rédaction

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