Arrivé à Paris ce jeudi 30 octobre 2025, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, participe à la Conférence internationale de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, un rendez-vous diplomatique majeur organisé les 29 et 30 octobre dans la capitale française.
Le Chef de l’État congolais, accompagné de la Très Distinguée Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, a été reçu à l’Élysée par le Président Emmanuel Macron, en présence de Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Togo et médiateur désigné par l’Union africaine pour la crise dans l’Est de la RDC.
Replacer la RDC au cœur du débat international
Cette conférence, organisée en collaboration étroite entre la France et le Togo, vise à mobiliser la communauté internationale autour d’une paix juste, durable et conforme au droit international.
Elle marque également une étape décisive pour replacer la question congolaise au centre du débat mondial et faire reconnaître la nature politique du conflit dans l’Est du pays.
« La crise humanitaire en République Démocratique du Congo est directement liée aux actions militaires du groupe armé AFC/M23, soutenu sur les plans logistique, financier et opérationnel par le Rwanda, en violation flagrante de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de mon pays.
Cette réalité est aujourd’hui documentée et reconnue », a déclaré le Président Tshisekedi.
Un plaidoyer pour une mobilisation internationale accrue
Dans son allocution à Paris, le Chef de l’État a lancé un appel à un engagement financier additionnel et prévisible, destiné à répondre aux besoins vitaux des populations affectées par le conflit.
« Je demande un engagement financier additionnel, ciblé et prévisible, qui permette de traiter les besoins vitaux : santé d’urgence, sécurité alimentaire, abris pour les déplacés, protection des survivantes de violences sexuelles et accès à l’eau potable.
Ce financement ne doit pas être perçu comme une aide ponctuelle, mais comme un investissement pour prévenir l’effondrement humanitaire d’une région stratégique pour la paix du continent », a-t-il
Une crise prolongée, une responsabilité collective
Le Président Tshisekedi a également rappelé la profondeur historique de la tragédie qui frappe l’Est du pays depuis plus de trois décennies :
« Depuis plus de trente ans, l’Est de la RDC saigne d’une plaie qui n’a jamais été refermée. Ce n’est pas une crise passagère, mais une tragédie prolongée qui a déplacé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, détruit des vies, brisé des familles et affaibli le tissu social de tout un peuple.
La RDC fait aujourd’hui partie des pays les plus durement frappés par les déplacements internes, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. »
Paris, une tribune pour la paix et la responsabilité internationale
Cette rencontre intervient alors que plusieurs initiatives diplomatiques — notamment à Washington sous l’égide des États-Unis et à Doha sous médiation du Qatar — cherchent à ramener la stabilité dans la région des Grands Lacs.
La France, à travers cette conférence, entend s’aligner sur ces efforts et réaffirmer son engagement pour la paix et la stabilité dans cette zone stratégique du continent africain.
La participation du Président Félix Tshisekedi à cette conférence traduit la volonté de la RDC de faire entendre sa voix et de mobiliser les partenaires internationaux autour d’une paix durable, fondée sur le respect de la souveraineté nationale et la fin du pillage transfrontalier des ressources congolaises.
La Rédaction