
Plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés ce samedi 2 août 2025 devant le bâtiment du 30 Juin, au cœur de Lubumbashi, pour commémorer le Genocost, journée de mémoire dédiée aux millions de victimes congolaises des violences liées à l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Dans une ambiance recueillie, des bougies ont été allumées, des témoignages lus, et des moments de silence observés en mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les conflits meurtriers qui ravagent la République démocratique du Congo depuis plusieurs décennies. La cérémonie a également été marquée par une série de discours poignants, portés par des jeunes activistes, des membres de la société civile et des survivants.
« Ce génocide est silencieux, mais il est réel »
Prenant la parole au nom du comité d’organisation local, Duc Mbuyi a livré un message fort :
« Ce génocide qui se perpétue dans l’Est de la RDC est le fruit de la convoitise de nos minerais par certaines puissances occidentales et des pays voisins. Derrière chaque téléphone portable, chaque voiture électrique, se cache une histoire de sang congolais », a-t-il déclaré.
Il a dénoncé la complicité de plusieurs multinationales et l’indifférence de la communauté internationale, rappelant que ce drame humanitaire a causé plusieurs millions de morts depuis les années 1990. « Le Congo ne peut pas être condamné à l’oubli. Nous exigeons justice, mémoire et dignité », a-t-il martelé.
Une mobilisation pour la vérité et la justice
Le mouvement Genocost, initié par des militants congolais de la diaspora, prend de plus en plus d’ampleur chaque année, dans un élan pour faire reconnaître le drame congolais au même titre que d’autres génocides dans l’histoire contemporaine.
Les participants ont appelé à :
L’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur les crimes commis dans l’Est du pays.
La reconnaissance officielle du génocide congolais par les Nations Unies.
La fin de l’impunité des auteurs nationaux et étrangers de ces atrocités.
Un devoir de mémoire qui interpelle
Le Genocost 2025 à Lubumbashi a rappelé que la mémoire ne doit pas être un luxe, mais un droit. Dans un pays où les drames humains se répètent, le peuple congolais refuse d’oublier.
« Nous devons écrire notre propre histoire. Personne ne pleurera nos morts mieux que nous-mêmes », a conclu un des orateurs, sous les applaudissements du public.
Junior Ngandu