Haut-Katanga : Suspension des paiements publics – Une mesure de rigueur pour sauver les finances provinciales (Mise au point)

La décision n°0010/CAB/GP/HAUT-KAT/2025 du 5 août, portant sur la surséance des paiements des factures par la province du Haut-Katanga, continue de faire réagir. Portée par le gouverneur intérimaire Martin Kazembe Shula, cette mesure est présentée comme un acte de redressement budgétaire dans un contexte de dérive financière.

Loin d’être un simple gel administratif, cette décision est décrite par le gouvernement provincial comme un acte de responsabilité courageux, destiné à stopper l’hémorragie dans les caisses publiques et à remettre de l’ordre dans la gestion financière.

« Il s’agit d’une mesure de salubrité financière visant à sauver la province de la gabegie et à poser les bases d’un développement durable », défendent les proches du gouverneur Kazembe.

Une province financièrement étranglée

Selon plusieurs sources internes, la province du Haut-Katanga fait face à des engagements financiers lourds et opaques, qui bloquent son fonctionnement et freinent son développement. Dans ce climat de tension budgétaire, les fonctionnaires auraient vu leurs avantages supprimés et leurs salaires réduits à des niveaux inquiétants, alors même qu’ils sont les principaux acteurs de la mobilisation des recettes publiques.

« Comment espérer une performance administrative quand les agents sont démotivés par un traitement inéquitable et inhumain ? », s’interroge un cadre de la province.

Un système miné par les abus

La gestion des moyens logistiques provinciaux est également pointée du doigt. La flotte automobile, selon plusieurs témoignages, aurait été quasiment liquidée au profit d’intérêts privés, forçant l’administration à louer des véhicules à des tiers – souvent apparentés à des proches du pouvoir – pour assurer les déplacements des officiels. Un système qui coûte cher à la province.

De plus, certains projets phares, à l’image de la gare routière située à l’entrée de Lubumbashi, demeurent inachevés depuis plus de cinq ans, tout en continuant d’engloutir des ressources publiques. Des financements suspects continueraient d’alimenter ces « chantiers fantômes », accusent des sources proches du cabinet provincial.

Autre problème signalé : la prolifération de barrières illégales et péages clandestins, qui génèrent des fonds au profit de réseaux informels. La récente tournée du gouverneur Kazembe à Kambove aurait permis de démanteler une partie de ce système parallèle.

Face aux critiques : appel à l’honnêteté intellectuelle

Face aux accusations de blocage du développement, le gouvernement provincial appelle à la lucidité :

« La vérité, c’est que cette suspension est une mesure salvatrice, aussi bien pour l’administration que pour les investisseurs. Elle vise à stopper l’hémorragie financière, identifier les zones d’ombre et redéfinir les priorités », martèle un haut responsable.

Ce dernier appelle à un audit complet de la gestion passée, pour faire toute la lumière sur les responsabilités et asseoir une gouvernance plus rigoureuse.

Vers un recentrage des priorités

Les priorités annoncées par la province sont claires :

Redonner la priorité au bien-être de la population ;

Relancer les chantiers véritablement structurants ;

Restaurer la transparence dans l’exécution des dépenses publiques.

Le gouvernement provincial assure inscrire cette démarche dans la vision du président Félix-Antoine Tshisekedi, pour qui le peuple reste la seule boussole de l’action publique.

« Le vrai développement n’est ni factice ni précipité. Il doit être durable, équitable et bénéfique pour tous », conclut la cellule de communication de la province.

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