Après trois jours de débats intenses, la 9ᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle s’est achevée ce jeudi 2 octobre 2025 dans la capitale congolaise. Organisé par l’Union africaine en collaboration avec le gouvernement de la RDC, à travers le ministère des Droits humains, le Forum avait pour thème : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
Dans son allocution de clôture, le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a dressé un constat glaçant : plus de 10 millions de morts et autant de victimes touchées par les violences persistantes dans l’Est du pays. Il a pointé du doigt le rôle du Rwanda, accusé de soutenir les violences et les groupes armés responsables des massacres.
« Rompre avec le silence »
Le ministre a livré un message fort :
« Les victimes n’attendent plus des promesses. Elles attendent des réparations, une reconnaissance, une place dans l’Histoire. (…) L’Afrique ne guérira pas tant que les blessures seront niées. C’est ici, à Kinshasa, que nous avons choisi de rompre avec le silence », a-t-il déclaré.
Il a exhorté les participants à ne pas oublier le « drame congolais » et à militer pour la reconnaissance internationale du génocide en RDC.
« Nous n’avons ni honte ni peur à nommer l’auteur : c’est le Rwanda de Paul Kagame », a-t-il ajouté, appelant les voix africaines et internationales à se lever contre « l’indifférence coupable ».
Un espace d’échange continental
Ce forum a réuni plus de 300 participants venus de tout le continent africain, ainsi que des représentants d’organismes des Nations unies. Les débats ont porté sur la justice, la vérité et la réparation, avec une attention particulière à la protection des victimes de violences sexuelles et des communautés déplacées.
Pour les organisateurs, la rencontre de Kinshasa marque une étape majeure dans la quête africaine d’une justice transitionnelle adaptée aux réalités du continent.
La Rédaction