Kabila rompt le silence : « Le Congo est en danger »

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence ce 22 mai 2025, après six ans de retrait, pour dénoncer ce qu’il qualifie de dérive autoritaire du pouvoir en place et appeler à un sursaut national pour sauver le pays.

Un retour remarqué sur la scène politique

Joseph Kabila, président de la RDC de 2001 à 2019, a brisé sa réserve dans un discours fleuve, soulignant que son silence prolongé ne pouvait plus être maintenu face à l’« effondrement de l’héritage » qu’il avait laissé. « Continuer à me taire m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire », a-t-il déclaré.

Une critique sévère du régime Tshisekedi

Kabila accuse le président actuel d’avoir violé la Constitution, sapé la démocratie, et dilapidé les acquis de la première alternance pacifique de 2019. Il dénonce un « coup d’État institutionnel » organisé en 2020, une instrumentalisation de la justice, une dérive populiste et tribale, et une économie minée par la corruption et la dette. Il affirme que le pays est « de nouveau à la case départ », plongé dans « un chaos indescriptible ».

La situation sécuritaire au cœur des inquiétudes

L’ancien président s’indigne des massacres à Goma, Ituri, Lubumbashi, Makala et Kilwa. Il reproche au régime d’avoir affaibli l’armée nationale au profit de mercenaires et milices, conduisant à une perte du contrôle sécuritaire. Il estime que la RDC est aujourd’hui un « État failli », soumis à une gouvernance de la terreur.

Appel à un pacte citoyen et à une refondation

Dans une proposition en douze points, Joseph Kabila appelle à mettre fin à la dictature, rétablir la démocratie, restaurer l’autorité de l’État, réconcilier les Congolais et expulser les troupes étrangères. Il invite la population à s’unir autour d’un « pacte citoyen » pour une nouvelle refondation du pays.

Une main tendue pour la paix

Enfin, il affirme soutenir les initiatives de dialogue internes, y compris celles de la CENCO et de l’ECC, et annonce qu’il se rendra bientôt à Goma, malgré les « intimidations » du pouvoir en place. « Le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels », conclut-il, promettant de « jouer sa partition ».

La Rédaction

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