

La réforme administrative opérée récemment dans le secteur des affaires foncières continue de susciter de vives tensions au Lualaba. Dans un mémorandum adressé à la gouverneure Fifi Masuka, les agents et cadres de ce service dénoncent une réorganisation qu’ils jugent « contestable, peu transparente et contraire aux bonnes pratiques ».
Accusations de favoritisme et de marchandage des postes
Les protestataires fustigent une mise en place entachée de graves irrégularités. Ils pointent du doigt :
• Le monnayage des postes et un marchandage politique ;
• Un favoritisme partisan accordé à des personnes liées à la fondation ACACIA ;
• L’imposition d’un parrainage politique pour accéder à certaines fonctions.
« Cette réforme ignore totalement la compétence, l’expérience et la moralité professionnelle, pourtant essentielles dans la gestion des affaires foncières », dénoncent-ils.
Un recul pour la structuration du secteur foncier

Pour ces agents, loin de renforcer l’efficacité du secteur, la réforme a écarté plusieurs pionniers et chefs de projets, notamment ceux ayant contribué à la création de nouvelles circonscriptions foncières.
Ils estiment qu’elle constitue un retour en arrière, en contradiction avec les instructions du Vice-premier ministre de la Fonction publique, qui s’opposait aux mutations jugées arbitraires et injustifiées.
Des nominations jugées risquées pour la paix sociale

Autre source d’inquiétude : l’arrivée de nouveaux responsables dont certains auraient déjà été cités dans des dossiers compromettants lors de leurs précédentes affectations.
Selon les signataires du mémo, cette situation pourrait ébranler la confiance de la population envers l’administration foncière et accroître les risques de conflits fonciers dans la province.
Des revendications fermes adressées à la Gouverneure

Dans leur mémorandum, les agents formulent plusieurs demandes :
• Rejet pur et simple de la nouvelle mise en place ;
• Suspension immédiate de ses effets ;
• Reconduction des agents réputés compétents et intègres ;
• Rétablissement de l’éthique et de la justice dans la gestion du secteur.
« Nous plaçons notre confiance dans votre leadership éclairé afin que la compétence et l’intégrité reprennent leur place dans l’administration foncière du Lualaba », peut-on lire dans le document.
Transmis également au Président de l’Assemblée provinciale du Lualaba, Kaseya Tshingambo, au Ministre provincial des Affaires foncières et au Cadre de concertation de la société civile, ce mémorandum pourrait raviver le débat sur la gestion du secteur foncier dans une province déjà marquée par de multiples litiges liés à la terre.
La Rédaction