
À Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, le fonctionnement de l’hôpital général de référence Jason Sendwe est gravement perturbé par des coupures d’électricité à répétition. Une situation alarmante qui affecte particulièrement les services d’urgence et de néonatologie, où la vie des patients — notamment des nouveau-nés — est mise en danger.
Depuis plusieurs semaines, l’établissement hospitalier peine à assurer ses services essentiels. Les coupures intempestives du courant distribué par la SNEL contraignent la direction à recourir aux générateurs, dont le coût en carburant devient difficilement soutenable.
« Par rapport à l’électricité, nous avons un sérieux problème d’approvisionnement. Il y a des coupures régulières qui causent d’énormes dégâts, car la plupart de nos machines dépendent du courant. En néonatologie notamment, où les enfants sont placés dans des couveuses ou sous des lampes chauffantes, c’est très difficile. Nous sommes obligés de recourir à des générateurs, qui consomment énormément de carburant », déplore le Docteur Foreman Mabala, Médecin Directeur Général de l’hôpital, interrogé par l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
Des vies de nourrissons menacées
La situation est particulièrement critique dans le service de néonatologie, où le manque d’électricité empêche le bon fonctionnement des équipements vitaux : couveuses, tables chauffantes, dispositifs de stérilisation. L’infirmière en chef du service, Fifi Ilengwe Panda, témoigne :
« Il y a un problème sérieux concernant le courant. Nous avons demandé à notre chef de nous doter de panneaux solaires pour pouvoir stériliser le matériel. Nous recevons des bébés prématurés, certains nés à moins de 34 semaines. Sans couveuses, ils risquent de ne pas survivre. Et nous avons des matériels à stériliser quotidiennement, des produits à conserver au froid, sans parler de notre banque de sang. »
Des accouchées inquiètes
Côté patientes, l’inquiétude grandit. La nuit, l’obscurité favorise l’invasion de moustiques, exposant les nourrissons à des risques accrus de paludisme et d’autres infections.
« Nous souffrons avec les enfants dans le noir. Nous n’avons pas de moustiquaires. Les moustiques nous piquent, nous et nos enfants », se plaint Chantal Kitenge, une mère récemment accouchée.
« Mon enfant est né prématuré, le 1er juin. Il va bien, mais sans électricité, il risque de prendre froid. Nous demandons à l’État de réhabiliter l’alimentation électrique de l’hôpital Sendwe pour que nos enfants soient protégés », ajoute Bienvenue Tshala, une autre accouchée.
Un appel pressant aux autorités
Les coupures d’électricité ne compromettent pas seulement les soins aux malades, mais également la chaîne d’hygiène, la conservation de médicaments, le fonctionnement du laboratoire et de la banque de sang.
Face à cette urgence, le corps médical et les patients lancent un appel pressant aux autorités provinciales et nationales. Ils réclament une solution durable, afin de restaurer un fonctionnement optimal de l’hôpital Jason Sendwe, fleuron du système sanitaire du Haut-Katanga.
La Rédaction