
En République démocratique du Congo, près de 2,5 % de la population vit avec la drépanocytose, soit environ 2,5 millions de personnes. Face à cette urgence sanitaire silencieuse, le deuxième Congrès national sur la drépanocytose s’est ouvert ce vendredi 23 mai à la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi (UNILU), autour du thème : « Drépanocytose en RDC : enjeux, défis et perspectives pour une prise en charge intégrée à l’ère de la couverture santé universelle ».
Organisé par la Société Congolaise de la Drépanocytose (SCD), en partenariat avec les facultés de médecine de l’UNILU et de l’Université de Kinshasa, ce rendez-vous scientifique bénéficie du soutien actif du député national Checain Malangi, parrain des drépanocytaires.
Des experts venus de plusieurs coins du pays – Kinshasa, Kisangani, Kolwezi, Sandoa ou encore Mbuji-Mayi – ont répondu présents, témoignant de l’importance nationale accordée à cette maladie génétique.
En lançant les travaux, le Recteur de l’UNILU, Professeur Gilbert Kishiba Fitula, a salué la mémoire du Professeur Letera, figure emblématique de la lutte contre l’anémie à cellules falciformes. Il a plaidé pour que son engagement soit honoré à travers un prix ou un monument à son nom, tout en rappelant que les recommandations issues de ce congrès devront s’inscrire dans les efforts du Programme national de lutte contre la drépanocytose.
Le recteur a également encouragé la mise en réseau des facultés de médecine, au niveau national comme international, afin de favoriser le partage d’expériences et le renforcement des compétences cliniques.
Prenant la parole à son tour, le président de la SCD, Professeur Tite Mikobi, a mis en lumière la gravité de la drépanocytose en RDC et les missions de son organisation : « La SCD œuvre pour la recherche, la sensibilisation et l’amélioration de la prise en charge de cette maladie. Nous voulons fédérer les énergies autour d’une réponse nationale cohérente et durable. »
Pour le Doyen de la Faculté de Médecine de l’UNILU et le Médecin Directeur des Cliniques Universitaires de Lubumbashi, ce congrès constitue une étape clé pour consolider les efforts récents de réhabilitation des structures de soins, rendus possibles grâce au soutien du Recteur.
La rencontre bénéficie aussi de l’intervention d’experts internationaux. Depuis Dakar, le professeur Seynabou a partagé l’expérience réussie de greffes de moelle osseuse, tandis que le professeur Aristote Buya, s’exprimant depuis Kinshasa, a plaidé pour une intégration encadrée de la médecine traditionnelle dans la prise en charge des patients.
Ce congrès se veut une plateforme stratégique pour réfléchir collectivement aux défis propres à la RDC, mutualiser les expériences et tracer des voies concrètes vers une prise en charge intégrée, accessible et durable. En clôture, un diplôme interuniversitaire en drépanocytose sera délivré aux médecins ayant suivi la formation, marquant ainsi une avancée significative dans la professionnalisation de cette lutte sanitaire.
La Rédaction