En marge de la Journée mondiale de la science au service de la paix, célébrée ce lundi 10 novembre 2025, la Faculté de médecine de l’Université de Lubumbashi a abrité la cérémonie de vernissage du livre intitulé « Réflexions africaines sur la construction de la paix », coécrit par le Général Eddy Kapend Yrung et le Professeur Emmanuel Banywesize.
La cérémonie solennelle, empreinte d’émotion et de profondeur intellectuelle, a été présidée par le Recteur de l’Université de Lubumbashi, le Professeur ordinaire Gilbert Kishiba Fitula, qui a porté l’ouvrage sur les fonts baptismaux.
Un ouvrage d’envergure scientifique et humaniste
Publié aux Éditions du Cygne en France, l’ouvrage compte 187 pages et se déploie autour de six grands axes de réflexion :
1. La théorie de la guerre juste à l’épreuve des guerres asymétriques
2. Entre péril et survie de l’histoire : le tragique de la mémoire
3. Armes, politique et drame sociopolitique en Afrique contemporaine
4. Le solidarisme universel pour une paix viable dans le monde
5. Faire humanité ensemble. Perspectives d’Edgar Morin et de Souleymane Bachir Diagne
6. La philosophie est-elle insignifiante en Afrique ? La Sofia au service de la Cité et de l’humanité
Les auteurs y explorent les fondements philosophiques, politiques et moraux de la paix en Afrique, interrogeant les causes profondes des conflits tout en proposant une vision nouvelle : celle d’une paix durable bâtie sur la solidarité, la mémoire collective et la responsabilité citoyenne.
L’ouvrage réunit plusieurs penseurs africains dont Henri Gbadi Finimonga, Pamphile Biyoghé, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, Auguste Nsonsissa, Emmanuel M. Banywesize, et Charles Zacharie Bowao.
Ces chercheurs, issus du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la République Démocratique du Congo, proposent une approche interdisciplinaire mêlant philosophie, politique, sociologie et géostratégie.
Une cérémonie marquée par la réflexion et la reconnaissance
Dans son allocution, le Professeur Gilbert Kishiba, également Président de la Conférence de l’ESURSI Haut-Katanga, a salué la qualité scientifique de l’ouvrage et la portée de sa réflexion :
« Cet ouvrage ne se limite pas à penser la paix, il la construit à travers la pensée. Il offre à l’Afrique une grille de lecture qui lie sagesse, humanisme et responsabilité. »
Pour sa part, le Général Eddy Kapend a insisté sur la nécessité pour les Africains de s’approprier leur propre discours sur la paix :
« La paix ne doit pas être un idéal importé, mais une construction enracinée dans nos réalités africaines, dans notre philosophie de vie et notre mémoire collective. »
La cérémonie, empreinte de solennité et d’intensité intellectuelle, a réuni un public d’exception : le Président de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga Michel Kabwe, plusieurs généraux de la police et de l’armée, recteurs d’universités, directeurs généraux, ainsi que de nombreux officiers supérieurs et universitaires.
Entre échanges philosophiques et rhétorique scientifique, la salle de conférences s’est transformée en véritable agora du savoir, où la pensée africaine s’est exprimée dans toute sa profondeur.
Un appel à l’action intellectuelle
Le vernissage de « Réflexions africaines sur la construction de la paix » marque un tournant dans la réflexion congolaise et africaine sur la paix. À travers cet ouvrage, le Général Eddy Kapend Yrung et le Professeur Emmanuel Banywesize invitent chercheurs, dirigeants et citoyens à penser la paix comme une œuvre collective, où science, philosophie et humanisme s’unissent au service de la dignité africaine.
« Construire la paix, c’est avant tout reconstruire l’homme africain dans sa conscience et sa responsabilité », a conclu le Professeur Banywesize, sous une salve d’applaudissements.
Un événement scientifique et symbolique, qui inscrit Lubumbashi au cœur du dialogue intellectuel africain sur la paix, à l’heure où le continent aspire à un avenir de stabilité et de justice.
La Rédaction