
Une vingtaine de journalistes venus des différents médias du Haut-Katanga, ont pris part depuis du 4 au 5 novembre 2025, à un atelier de formation organisé par le Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR) en partenariat avec MSI RDC, à l’hôpital général provincial de référence Jason Sendwe. L’objectif : renforcer leurs capacités pour une couverture médiatique responsable, documentée et sensible aux droits humains sur les questions de santé sexuelle et reproductive (SSR).
Informer autrement sur les droits en santé sexuelle et reproductive
Dans son mot d’ouverture, la coordinatrice du RJSSR, Bibiche Mbete, a rappelé le rôle essentiel des médias dans la promotion du droit à la santé pour tous.
« Les journalistes sont des acteurs clés du changement social. Leur responsabilité est d’informer, d’éduquer et de briser les tabous autour des questions liées à la santé sexuelle et reproductive », a-t-elle déclaré.
Selon le RJSSR, cette formation vise à doter les professionnels des médias de connaissances solides sur les droits en matière de SSR, mais aussi à leur fournir des outils pratiques pour mieux traiter ces sujets souvent sensibles. Les discussions ont notamment porté sur la mortalité maternelle, la contraception, les grossesses non désirées, les avortements sécurisés et les droits des femmes.
Un programme intensif, interactif et participatif
Pendant deux jours, les journalistes ont suivi un programme interactif mêlant exposés, études de cas, exercices pratiques et discussions de groupe, encadrés par des experts, à l’instar du Professeur et Docteur Richard Mukendi.
Le premier jour a permis de revisiter les concepts fondamentaux de la santé sexuelle et reproductive, d’examiner le cadre légal en RDC, et d’aborder les défis liés à la stigmatisation persistante des sujets de SSR dans les médias.
Le deuxième jour, les échanges se sont axés sur l’environnement médiatique à Lubumbashi avec une présentation faite par Junior Ndala, Vice-président de l’Union Nationale de la presse du Congo (UNPC) dans l’ex Katanga. Il a paré des défis et opportunités pour les journalistes à couvrir les questions relatives à la santé sexuelle et reproductive, ainsi que sur la responsabilité sociale des médias.
« Nous devons apprendre à parler de la sexualité, de la maternité et des droits des femmes sans jugement moral, mais avec rigueur et humanité », a insisté Junior Ndala, de surcroît formateur en communication.
Vers un réseau de journalistes engagés pour la santé et les droits
À l’issue de l’atelier, les participants ont été invités à produire des contenus – articles, reportages, émissions ou podcasts – contribuant à la promotion des droits en SSR. Le RJSSR s’est étendu dans la province du Haut-Katanga avec les journalistes formés , qui ont pris l’engagement de mutualiser les expériences et soutenir la production de contenus responsables.
Selon les organisateurs, cette initiative permettra d’amplifier la voix des femmes, des jeunes et des communautés vulnérables dans le débat public.
« Un journaliste bien formé peut changer le regard de toute une société », a résumé Docteur Dominique Musthabala, Coordinateur provincial du Haut-Katanga, au programme national de la santé de la reproduction (PNSR), dans son mot de clôture de l’atelier.
Un engagement durable pour la santé et la dignité humaine
Cette formation s’inscrit dans un vaste programme de renforcement des capacités des professionnels des médias sur les droits en santé sexuelle et reproductive, mené par le RJSSR à travers le pays. Elle marque une étape importante dans la lutte contre la désinformation, la stigmatisation et les violations des droits liés à la santé reproductive.
L’atelier de Lubumbashi, au-delà du transfert de compétences, appelle à une nouvelle approche journalistique, fondée sur la responsabilité sociale, la précision et l’humanisme, pour un traitement médiatique qui contribue réellement à la santé publique et au respect des droits humains en République Démocratique du Congo.
Junior Ngandu