
En inaugurant le nouveau campus de l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM), le président congolais Félix Tshisekedi veut transformer la ville diamantifère en pôle académique moderne et redonner à la jeunesse du Kasaï-Oriental le goût de l’excellence.
Un campus sorti des terres
Ce lundi 6 octobre 2025 restera une date charnière pour Mbuji-Mayi. Sous un soleil généreux et devant un parterre d’autorités nationales et provinciales, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a inauguré le nouveau campus universitaire de l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM), érigé au quartier Kansele, dans la commune de Muya.
Financé par le gouvernement central, ce complexe flambant neuf s’étend sur plusieurs hectares et comprend trois bâtiments imposants de deux étages. Le premier abrite 16 auditoires modernes de 200 places, le second deux amphithéâtres de 400 places chacun, tandis que le troisième est un bâtiment résidentiel doté de 154 chambres collectives pour les étudiants.
Autour, une bibliothèque moderne, une salle informatique équipée, une salle des professeurs et divers espaces de travail et de détente traduisent la volonté du gouvernement de placer l’enseignement supérieur congolais sur la voie de la modernité.
Lancés le 19 avril 2022, les travaux ont duré 36 mois. Ils viennent combler un vide criant : pendant des années, les étudiants de l’UOM étaient contraints de suivre les cours dans des écoles primaires, des églises ou des entrepôts prêtés, au gré des disponibilités.
« De la honte à la dignité »
L’émotion était palpable. Dans un ton mêlant fierté et reconnaissance, le coordonnateur des étudiants a rappelé les conditions précaires qui prévalaient avant la construction du campus.
« Ce jour efface la honte qui couvrait les étudiants de l’UOM, longtemps considérés comme des étudiants nomades », a-t-il lancé, sous les applaudissements nourris de ses camarades. Et d’ajouter : « Ici, vous avez bâti là où rien n’existait. Ce campus est désormais un symbole d’espoir et de dignité pour toute la jeunesse du Kasaï. »
Le recteur de l’université, l’abbé Apollinaire Cibaka, a, lui aussi, salué « un passage de l’ère du bricolage à celle de la dignité », tout en appelant à une gestion rigoureuse de ce joyau académique. Deux entreprises spécialisées ont été mandatées pour assurer la maintenance et la sécurité des infrastructures, afin d’en garantir la pérennité.
Un pari sur la jeunesse et le savoir
La ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire Marie-Thérèse Sombo, présente à la cérémonie, a annoncé une série d’autres inaugurations à venir, notamment à Kananga et Bunia, soulignant que « la relance de l’enseignement supérieur reste au cœur du programme du gouvernement ».
Pour Félix Tshisekedi, cette inauguration s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un investissement stratégique dans le capital humain. Après avoir visité les bâtiments et échangé avec des étudiants enthousiastes, le Chef de l’État a salué la qualité des travaux et encouragé les enseignants à faire de ce nouveau campus « un creuset de savoir, de recherche et de leadership national ».
Le Kasaï-Oriental en pleine mutation
Avec ce campus, Mbuji-Mayi confirme sa mue. Jadis symbole d’abandon et de délabrement, la capitale du diamant connaît aujourd’hui une transformation visible : routes en construction, modernisation des bâtiments publics, et désormais, infrastructures universitaires dignes d’un grand centre académique.
Le gouverneur du Kasaï-Oriental a d’ailleurs remercié le président pour « l’attention soutenue portée à une province longtemps oubliée des grands investissements publics ».
À travers ce projet, Félix Tshisekedi entend non seulement honorer sa promesse de revaloriser le Grand Kasaï, mais aussi placer l’éducation et la formation au cœur du développement national.
« L’université est le socle du progrès, la fabrique de notre avenir collectif », a résumé le Chef de l’État en quittant le site, visiblement ému.
Dans une ville qui renaît, le nouveau campus de l’UOM incarne désormais l’ambition d’un Congo qui bâtit, éduque et espère.
La Rédaction