
En visite officielle dans la province du Lualaba, cœur battant de l’industrie minière congolaise, le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a présidé ce jeudi 18 septembre sur le site de Kamoa la première réunion du cadre de concertation entre son ministère et les responsables des grandes entreprises minières. Une initiative inédite, portée par la Chambre des Mines, qui vise à instaurer un dialogue permanent et structuré entre l’État, les opérateurs et les communautés locales.
Un cadre de dialogue inédit
Ce mécanisme, présenté comme une innovation majeure, répond à un besoin exprimé depuis plusieurs années par les parties prenantes : celui d’un espace d’échanges constructifs capable de résoudre les tensions récurrentes dans le secteur.
La rencontre a permis d’identifier les principaux défis : faiblesses de gouvernance, persistance de la fraude, insuffisante redistribution des revenus et encadrement encore précaire de l’artisanat minier. Les discussions ont débouché sur des engagements précis, dont la création d’un comité de suivi, l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle, ainsi que l’instauration d’évaluations périodiques pour mesurer les avancées.
Les priorités du ministre
Dans son intervention, Louis Watum a fixé les grands axes de son action ministérielle :
Promouvoir la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources ;
Organiser et encadrer l’artisanat minier, secteur vital pour des millions de Congolais mais encore marqué par l’informalité ;
Assainir le secteur minier pour en maximiser les retombées sociales et économiques ;
Combattre la fraude minière, qui prive chaque année l’État de plusieurs milliards de dollars.
Quatre valeurs pour réformer les mines
Au-delà des mesures techniques, le ministre a insisté sur la dimension éthique et patriotique de sa vision. « Je vous invite, vous capitaines de l’industrie minière, à promouvoir quatre valeurs essentielles : patriotisme, pragmatisme, intégrité et méritocratie », a-t-il lancé à l’auditoire.
Ces principes, selon lui, doivent devenir la boussole de la réforme minière engagée par le gouvernement. Le patriotisme comme attachement à l’intérêt national, le pragmatisme comme capacité à trouver des solutions réalistes, l’intégrité comme garde-fou contre la corruption, et la méritocratie comme levier de performance dans les entreprises minières.
Transformer les ressources en développement durable
L’enjeu central, a rappelé le ministre, reste la transformation des ressources naturelles en richesse durable pour l’ensemble de la population congolaise. Alors que la RDC détient certaines des plus grandes réserves mondiales de cuivre, de cobalt et de coltan, Louis Watum veut éviter le piège de la « malédiction des ressources » et faire du secteur minier un véritable moteur de développement national.
« Notre objectif est clair : les minerais du Congo doivent financer les routes, les écoles, les hôpitaux et l’avenir de notre jeunesse », a-t-il insisté.
Avec ce cadre de concertation et son appel aux quatre valeurs cardinales, Louis Watum entend donner une nouvelle orientation à la politique minière congolaise. Mais le défi reste immense : concilier intérêts de l’État, exigences des investisseurs et attentes des communautés. La réussite de cette réforme dépendra de la capacité des acteurs à traduire les principes en actions concrètes, loin des discours.
La Rédaction