
L’atelier organisé par le Secrétariat technique de l’ITIE-RDC, du 16 au 17 octobre 2025 à Likasi, a permis d’évaluer la qualité des données collectées en vue de la production du Rapport 2023. Objectif : hisser la RDC au-delà du seuil de 85,5 points lors de la prochaine validation internationale prévue en 2026.
Dans la salle « La Perle » à Likasi, techniciens, régies financières, représentants d’entreprises minières et acteurs de la société civile se sont retrouvés pour deux jours d’échanges intenses autour d’un enjeu commun : la fiabilité des données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-RDC).
Cet atelier, organisé avec l’appui du Projet ENCORE, financé par la Banque mondiale et piloté par le Ministère des Finances via le COREF, s’inscrit dans la deuxième phase du processus d’élaboration du Rapport ITIE-RDC 2023 — un document stratégique qui dresse chaque année la cartographie des flux financiers entre l’État et les entreprises extractives.
Transparence, gouvernance et crédibilité internationale

Premier à intervenir, Dieudonné Lukoji, expert du secrétariat technique de l’ITIE-RDC, a rappelé les enjeux majeurs de cette étape avant la prochaine validation de 2026.
Pour lui, cette échéance dépasse la simple formalité administrative : elle engage la crédibilité internationale de la République démocratique du Congo.
« La Validation influence la perception des investisseurs », a-t-il souligné, avant d’ajouter :
« Elle reflète aussi notre capacité à instaurer une gouvernance minière transparente, à assurer la traçabilité des revenus et à garantir que les retombées locales bénéficient effectivement aux communautés. »
Le pays, qui avait obtenu 85,5 points lors de la dernière évaluation, vise désormais à franchir un nouveau palier grâce à une meilleure qualité des données, un contrôle renforcé du cadastre minier, une rigueur fiscale accrue et un suivi environnemental plus systématique.
Des données fiables pour un rapport crédible

Le second intervenant, Christian Amani, également expert de l’ITIE-RDC, a présenté le bilan de la collecte à Likasi et les consignes de finalisation du rapport.
« Nous voulions nous rassurer que les formulaires ont été remplis selon les consignes, que les données soient de bonne qualité, fiables et exhaustives », a-t-il déclaré.
Selon lui, plus de 95 % des entités déclarantes ont déjà soumis leurs données, y compris les entreprises d’État et les organismes spécialisés (OSDOTs).
Une seule société, Kaipeng, reste en attente de régularisation, un dossier que les équipes espèrent « décanter dans les 48 heures ».
« Nous pouvons dire que nous sommes satisfaits : le projet de rapport sera produit à temps, et le rapport final devrait être disponible entre le 30 novembre et le 31 décembre 2025 », a-t-il assuré.
Défis techniques et volonté commune
Les discussions ont également porté sur les difficultés rencontrées lors de la télédéclaration, notamment des retards dans la transmission des informations et des soucis techniques liés aux champs de saisie en ligne.
Malgré ces défis, les participants ont salué la démarche du secrétariat technique, perçue comme un levier essentiel pour consolider la transparence et renforcer la confiance entre acteurs publics et privés.
Les représentants des entreprises minières, des régies financières et des services publics ont réaffirmé leur engagement à collaborer pleinement avec l’ITIE-RDC, convaincus que la bonne gouvernance du secteur extractif passe par la qualité des informations et leur accessibilité publique.
Vers une gouvernance minière plus responsable

À travers cet atelier, l’ITIE-RDC confirme sa volonté de faire de la transparence un instrument de développement, et non une contrainte bureaucratique.
Dans un pays où les revenus miniers constituent le cœur de l’économie, cette dynamique collaborative entre institutions publiques, secteur privé et société civile apparaît comme une condition indispensable pour transformer la richesse minérale du pays en véritable moteur de prospérité partagée.
Junior Ngandu