
Mercredi 17 septembre 2025, le Palais du Peuple, habituellement marqué par l’apparat protocolaire, s’est transformé en théâtre de tensions politiques. La deuxième séance plénière de la session ordinaire de septembre n’avait qu’un seul point à l’ordre du jour : la mise en place d’une commission spéciale et temporaire pour examiner les pétitions visant cinq membres du Bureau de l’Assemblée nationale.
Dans le collimateur, rien de moins que le président de la Chambre basse, Vital Kamerhe, figure centrale de l’Union sacrée et allié de longue date du chef de l’État Félix Tshisekedi. À ses côtés, quatre autres membres sont visés : Jacques Djoli (rapporteur), Dominique Munongo Inamuzi (rapporteure adjointe), Chimène Polipoli (questeur) et Grâce Neema (questeur adjointe).
Une plénière sous haute tension
Conformément à l’article 31 du Règlement intérieur, la présidence de la séance est revenue au premier vice-président, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, assisté de son collègue Christophe Mboso. Seuls rescapés de la fronde parlementaire, ils ont donné le ton d’une rencontre marquée par les suspicions et les calculs politiques.
Très vite, deux débats majeurs ont cristallisé les divergences. Fallait-il lire les pétitions à la tribune, comme l’impose la tradition parlementaire, ou les renvoyer directement à la commission ? Et fallait-il créer une commission unique ou, au contraire, multiplier les structures, chaque pétition étant individuelle et distincte ?
En filigrane, plusieurs élus ont tenté de relativiser l’urgence de ces joutes internes, rappelant que « la priorité demeure la sécurité nationale, notamment dans l’Est du pays, plutôt que des querelles intestines liées à la gouvernance du Bureau ».
Une commission unique pour trancher
Après plusieurs heures de discussions, la plénière a opté pour une solution médiane : une commission unique sera constituée. Elle aura 72 heures pour auditionner toutes les parties concernées et présenter un rapport circonstancié.
Sa mission est claire : statuer sur la recevabilité des pétitions, examiner les griefs formulés par les signataires, et garantir aux membres du Bureau mis en cause un droit à la défense équitable. Officiellement installée dès le dépôt des listes de délégués des groupes parlementaires, la commission entrera en fonction ce jeudi 18 septembre.
Des enjeux au-delà de la procédure
Derrière les querelles procédurales, c’est l’avenir de la gouvernance parlementaire qui se joue. La fronde contre Vital Kamerhe et ses proches interroge sur la cohésion de l’Union sacrée, cette coalition bâtie autour du président Félix Tshisekedi mais traversée de rivalités internes.
La commission a désormais trois jours pour livrer ses conclusions. Mais, déjà, dans les couloirs du Palais du Peuple, chacun se prépare à une bataille politique qui pourrait redessiner l’équilibre du Bureau… et, peut-être, annoncer de nouveaux rapports de force au sein de la chambre basse du parlement.
La Rédaction