
Kinshasa s’est figée, lundi 1er septembre 2025, dans une atmosphère de recueillement. Le parvis du Palais de la Nation s’est transformé en théâtre de mémoire, où les drapeaux tricolores, en berne, enveloppaient les cercueils des deux officiers tombés au front, comme pour rappeler que la République sait honorer ses héros.
Le général Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, et le colonel Alexis Rubagisha, tous deux morts au combat en janvier et février derniers, ont reçu les hommages de la Nation. Dans l’assistance, la solennité dominait : chefs des institutions, membres du gouvernement, officiers généraux et supérieurs, familles endeuillées. À la tête du cortège, le président Félix Tshisekedi, accompagné de son épouse Denise Nyakeru, s’est incliné devant les dépouilles, geste lourd de symbole et de respect.
À titre posthume, les deux hommes ont été élevés dans la hiérarchie militaire : lieutenant-général pour Cirimwami et général de brigade pour Rubagisha. Ils rejoignent également l’ordre national des « Héros Nationaux Kabila-Lumumba », distinction réservée aux figures marquantes du sacrifice républicain.
Mais l’hommage ne s’est pas limité aux mots et aux symboles. Le cortège funéraire a ensuite pris la route vers le cimetière militaire « Repos du Soldat », situé à une cinquantaine de kilomètres de Kinshasa, dans la commune de la N’sele. Là, au cœur de ce nouveau sanctuaire dédié aux hauts gradés et soldats tombés pour la patrie, les cercueils ont trouvé leur dernière demeure.
« Repos du Soldat est un champ d’honneur, un sanctuaire de dignité et de reconnaissance éternelle », a déclaré le général Éphraim Kabi, commandant de la garde républicaine.
Le président Tshisekedi, lui, a tenu à rappeler la valeur des disparus :
— « Le général-major Peter Cirimwami a vécu et combattu en soldat ; il est tombé en soldat, dans l’accomplissement du devoir le plus sacré : protéger la Nation, préserver la vie de nos compatriotes, défendre l’intégrité du territoire, jusqu’au sacrifice suprême. »
Quant au colonel Rubagisha, le chef de l’État a salué « un homme calme, tenace, sachant rassembler et agir avec efficacité et honneur ».

En conclusion, Félix Tshisekedi a délivré un message qui sonnait autant comme une promesse que comme un avertissement :
— « Nous poursuivrons la traque de tous les auteurs, commanditaires et complices des crimes commis contre nos populations. Nous honorerons nos morts en agissant avec constance, discipline et sens du devoir. »
Dans le silence qui suivit, une évidence s’imposait : au-delà de la douleur, la République entend transformer le sacrifice de ses soldats en moteur d’unité et de résilience nationale.
La Rédaction