
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a exprimé ce samedi 16 août 2025, sa vive indignation après la décision du président kényan William Ruto de nommer un consul général à Goma, alors que cette ville de l’Est de la RDC est sous contrôle de la coalition armée M23/AFC, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda.
Pour la LUCHA, cette nomination viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et constitue « un affront grave au droit international ». Le mouvement estime qu’un tel geste « envoie un signal dangereux de normalisation d’une situation imposée par la force et la terreur aux populations civiles ».
Un appel à une réaction ferme de Kinshasa
La LUCHA rappelle que toute représentation diplomatique ou consulaire étrangère sur le sol congolais doit obtenir l’agrément du gouvernement central. Elle souligne que les exactions du M23/AFC ont déjà provoqué des milliers de morts, des déplacements massifs et une crise humanitaire majeure.
En conséquence, le mouvement exige :
- Une protestation officielle auprès des autorités kényanes et la convocation, dans les 48 heures, de l’ambassadeur du Kenya à Kinshasa.
- La suspension des relations politiques et économiques avec le Kenya jusqu’à l’annulation de cette nomination.
- La fin de la complaisance dans la gestion de ce dossier, estimant que le silence du gouvernement congolais pourrait être perçu comme une complicité dans un projet de balkanisation du pays.
- Une mise en garde adressée aux présidents Félix Tshisekedi et William Ruto contre toute initiative légitimant l’occupation illégale d’une partie du territoire congolais.
Un avertissement à la communauté internationale
La LUCHA appelle également la communauté internationale à condamner sans ambiguïté cette décision et à réaffirmer son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC. Le mouvement rappelle que l’Alliance des Forces du Changement (AFC) avait été lancée officiellement au Kenya, malgré les protestations de Kinshasa.
Pour la LUCHA, la paix dans la région « ne peut naître que du respect du droit et de la volonté des peuples, et non de la légitimation des faits accomplis par la force ».
Junior Ngandu