
La République démocratique du Congo vient de franchir une nouvelle étape dans la formation des juristes et experts du numérique. La première édition de l’Académie Internationale de Droit du Numérique a été officiellement lancée ce lundi 18 août 2025, sous la direction de son initiateur, Brozeck Kandolo, également Directeur de cette institution.
Une idée devenue réalité

Lors de la cérémonie d’ouverture, Brozeck Kandolo a livré un témoignage personnel retraçant le cheminement qui l’a conduit à la création de cette Académie. « C’est une grande joie de voir se matérialiser un projet qui, longtemps, n’était qu’une idée sur papier », a-t-il déclaré, rappelant son double intérêt pour le droit et les nouvelles technologies depuis ses années universitaires.
Le déclic, explique-t-il, est venu lorsqu’il découvrit par hasard l’ouvrage Cyberdroit, le droit à l’épreuve d’Internet de l’avocate française Christiane Féral-Schuhl. Une lecture qui a éveillé sa passion pour le droit du numérique et déterminé la voie de sa spécialisation.
Une vision tournée vers l’Afrique
Formé en France, notamment à la Sorbonne et à l’INSEEC Paris, Brozeck Kandolo a constaté qu’en Afrique, peu d’opportunités existaient pour se former dans ce domaine en pleine expansion. « Beaucoup de passionnés n’avaient pas accès à ces savoirs, faute de temps ou de spécialistes disponibles », a-t-il souligné. L’Académie se veut donc une réponse concrète à ce besoin, en offrant un cadre unique d’apprentissage et d’échanges.
L’initiative intervient dans un contexte africain marqué par des avancées législatives notables : le Bénin fut pionnier avec son Code du numérique en 2017, suivi par la RDC en 2023, et plus récemment par Djibouti en 2025. À l’échelle continentale, la Convention de Malabo sur la cybersécurité, adoptée par l’Union africaine en 2014, constitue déjà un cadre de référence.
Pour Brozeck Kandolo, le droit du numérique est appelé à jouer un rôle central face aux bouleversements provoqués par l’intelligence artificielle, la cybercriminalité, la protection des données et l’évolution des échanges numériques. « Le juriste doit être au cœur de ces mutations pour anticiper et proposer des solutions adaptées », a-t-il insisté.
Une première édition prometteuse

Cette première session, qui devait initialement se tenir en présentiel à l’Université Protestante de Lubumbashi, se déroule finalement à distance, avec 80 participants sélectionnés sur 148 candidatures. Le programme s’annonce riche, mêlant modules techniques, juridiques et débats autour des enjeux contemporains du numérique.
La leçon inaugurale a été assurée par Christiane Féral-Schuhl, sur le thème « La justice à l’épreuve de l’intelligence artificielle », marquant symboliquement le lien entre l’inspiration initiale de Brozeck Kandolo et la concrétisation de son projet.
Une aventure collective
Le Directeur de l’Académie a salué le soutien de ses partenaires académiques et institutionnels, parmi lesquels l’Université Protestante de Lubumbashi, l’Université Laval au Canada, ainsi que plusieurs cabinets et médias spécialisés.
« Ensemble, faisons progresser le droit dans cette nouvelle ère numérique », a conclu Brozeck Kandolo, invitant les participants à s’approprier pleinement les enseignements et à devenir des acteurs de la transformation numérique du droit en Afrique et au-delà.
Junior Ngandu