
En République démocratique du Congo, le , a lancé à Lubumbashi le projet « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif ». Objectif : renforcer l’implication des communautés locales dans la gestion des ressources minières et pétrolières du pays.
« Ce projet souhaite soutenir une participation citoyenne dans la gouvernance du secteur extractif, c’est-à-dire les mines mais aussi les hydrocarbures », a déclaré Romain Ravet, représentant pays du Centre Carter en RDC. Selon lui, il s’agit de rééquilibrer le rapport d’information entre les élites qui contrôlent ce secteur stratégique et les populations, véritables détentrices des ressources naturelles du pays.
Trois missions prioritaires
Le projet entend atteindre trois objectifs principaux :
- Mobiliser la société civile congolaise autour d’un contrôle citoyen inclusif et efficace de la gouvernance du secteur extractif ;
- Collaborer avec les autorités à tous les niveaux pour créer des espaces de dialogue et proposer des pistes de réforme des cadres et pratiques de gestion des ressources ;
- Améliorer l’accès à une information de qualité sur le secteur extractif pour l’ensemble de la population.
« Le projet se veut participatif. Il inclura tous les acteurs de la gouvernance du secteur extractif dans la recherche de solutions bénéfiques pour les communautés », a souligné Romain Ravet.
Le Sud-Est congolais au cœur de la démarche
En raison de son potentiel minier, la région du Sud-Est est particulièrement ciblée. Le projet sera mis en œuvre dans les provinces du Haut-Katanga, du Haut-Lomami, du Lualaba, du Tanganyika, ainsi qu’au Kongo Central, pour ses blocs pétroliers.
« Il est essentiel que les citoyens comprennent la valeur générée par les ressources de leur pays, posent des questions et exigent des comptes. Cela passe par l’accès à l’information, le renforcement de la société civile et un dialogue constructif avec les autorités », a insisté Ravet, dénonçant le monopole de gouvernance entre les mains des élites politiques et techniques.
Un enjeu économique et stratégique
Le secteur extractif représente 25 % du PIB congolais, 46 % des recettes fiscales et près de 98 % des exportations. Il constitue donc le principal moteur de la croissance du pays. Dans ce contexte, les organisations partenaires estiment que la RDC ne doit pas manquer sa part des 17 000 milliards de dollars d’investissements mondiaux prévus pour accompagner la transition énergétique, selon les projections de la Banque mondiale.
Saïbe Kabila