RDC : L’IBGDH appelle à une refondation stratégique du secteur minier congolais face à la transition énergétique mondiale

Dans un communiqué de presse publié ce mardi 6 mai 2025 à Kolwezi, l’Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains (IBGDH) a tiré la sonnette d’alarme sur l’absence de vision stratégique du gouvernement congolais dans le secteur minier, au moment où la demande mondiale en cuivre et en cobalt explose en raison de la transition énergétique.

Réagissant au discours du Vice-ministre national des Mines Godard Motemona lors du Forum sur les chaînes d’approvisionnement responsables en minerais, tenu le 5 mai à Paris, l’IBGDH dénonce une posture « victimaire », une absence de stratégie claire, et un manque de leadership dans la gestion des ressources stratégiques du pays.

« Alors que tous les autres acteurs mondiaux définissent des plans précis pour sécuriser leur accès aux minerais critiques, la RDC reste engluée dans le culte de la personnalité et le tâtonnement », regrette l’organisation.

Aucune vision pour le cobalt artisanal et le projet Lobito

Dans son analyse, l’IBGDH pointe l’inefficacité de l’Entreprise générale du cobalt (EGC), toujours en léthargie, l’absence d’un plan concret pour formaliser l’exploitation artisanale, et le manque de clarté dans le développement du projet stratégique du corridor de Lobito.

Autant de faiblesses qui, selon l’organisation, fragilisent la position du pays sur l’échiquier mondial de la transition énergétique.

Kolwezi disparaît lentement, dans l’indifférence

L’organisation attire également l’attention sur la dégradation rapide de la ville de Kolwezi, noyée sous l’expansion anarchique des concessions minières, sans plan de réinstallation pour les populations affectées.

« La disparition progressive de Kolwezi, symbole du scandale géologique congolais, est un drame national qui appelle une réaction urgente de l’État », alerte l’IBGDH.

Entre mauvaise gouvernance et conflits d’intérêts

L’IBGDH dénonce par ailleurs l’implication directe de certaines familles dirigeantes dans les conflits d’intérêts miniers, ainsi que la précarité persistante des communautés vivant dans les zones d’exploitation, dépourvues d’accès à l’électricité ou à des infrastructures sociales de base.

Pour sortir du statu quo, l’organisation appelle les autorités à définir de toute urgence une vision minière nationale, construite de manière participative, qui garantisse un partage équitable des bénéfices, une meilleure traçabilité des minerais critiques, et une véritable exploitation socialement responsable.

« Il est temps que la République démocratique du Congo cesse de subir et commence à imposer ses conditions dans les discussions internationales sur les chaînes d’approvisionnement », conclut le communiqué.

 

La Rédaction

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