Face à la montée des discours incendiaires dans l’arène politique congolaise, Maître Jean-Claude Katende, Président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO) et Vice-Président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), a lancé un appel urgent à la responsabilité des leaders politiques.
Une alerte sur les risques de division nationale
Lors d’un entretien téléphonique accordé à congomonde.cd, ce mercredi 1er janvier 2025, Me Jean-Claude Katende a exprimé son inquiétude face à la prolifération des discours de division, aussi bien dans l’opposition que dans les rangs du pouvoir.
« Je constate que les politiciens congolais débitent des propos qui ne sont pas de nature à favoriser la cohésion nationale. Par exemple le Président de la République quand il va dans l’espace Kasaï, il fait un effort pour montrer que les autres sont ses frères, alors que quand il est dans d’autres provinces il ne fait pas la même chose. Entant que Président de la République, il doit se situer au dessus de tout, tributs et communautés. C’est très important parce que certaines choses qu’il dit dans l’espace Kasaï frustrent les autres compatriotes. C’est la même chose que Monsieur Fayulu a fait. Même chose que d’autres politiciens font. Ils doivent être au dessus de leurs tributs et porter un message qui rassemble tous les congolais. Les défis que nous avons, nous ne pouvons pas les surmonter sans la cohésion nationale », a déclaré Me Jean-Claude Katende.
Un appel à la responsabilité des dirigeants
Face à ce qui précède, Maître Jean-Claude Katende a lancé un appel à la responsabilité. C’est ainsi qu’il a exhorté la justice à jouer son rôle.
L’activiste des droits humains a aussi critiqué l’impunité entourant les discours de haine tenus par certains responsables politiques. Il a dénoncé une justice sélective, soulignant que les propos dangereux des membres du pouvoir ne sont souvent pas sanctionnés, contrairement à ceux issus de l’opposition ou de la société civile.
Pour éviter une dégradation du climat social, Me Jean-Claude Katende a exhorté les politiciens à adopter une communication responsable et à promouvoir des messages de paix et d’unité nationale.
« Il faut qu’on pense à la cohésion nationale, qu’on pense à la justice, parce que personne ne peut diriger le Congo en se basant tout simplement sur sa tribu. Dès qu’on a réalisé ça, je pense que tout propos qui sort de la bouche doit être pensé et réfléchi», a conclu le Président de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme.
Ce plaidoyer vibrant de Me Jean-Claude Katende invite à une prise de conscience collective. Alors que la RDC est confrontée à de multiples crises, l’heure est à la cohésion nationale et à la responsabilité politique, afin d’éviter que des paroles imprudentes n’attisent des tensions déjà fragiles.
Jean-Robert Djema