Alors que le débat enfle autour du partenariat stratégique entre la République démocratique du Congo et les États-Unis, le président Félix-Antoine Tshisekedi a profité de la célébration de la 32ᵉ Journée mondiale de la liberté de la presse, ce lundi 5 mai 2025, pour clarifier sa position et dénoncer ce qu’il qualifie de « manipulations médiatiques » concernant ce projet de coopération.
S’exprimant devant un parterre de journalistes, d’acteurs de la société civile et de partenaires internationaux réunis au Fleuve Congo Hôtel, le Chef de l’État a recadré certains médias congolais accusés de relayer des allégations non fondées autour de ce qu’une partie de l’opinion qualifie déjà de « contrat du siècle bis ».
Un partenariat stratégique sous haute surveillance
Le projet d’accord en discussion entre Kinshasa et Washington, souvent résumé par la formule « minerais contre sécurité », vise, selon le gouvernement, à garantir à la RDC une meilleure valorisation de ses minerais stratégiques – cobalt, lithium, cuivre – tout en renforçant la coopération militaire et sécuritaire avec les États-Unis. Officiellement, il s’agit de sortir du schéma opaque du passé et de repositionner le pays dans la chaîne mondiale de valeur des matières premières critiques.
Cependant, cette initiative suscite de vives inquiétudes dans certains milieux politiques, médiatiques et de la société civile. Plusieurs voix redoutent une répétition du scénario du contrat sino-congolais signé en 2008, longtemps décrié pour son manque de transparence et son faible impact sur le développement local.
Tshisekedi rassure et met en garde
Dans son discours, le Président de la République a tenu à rassurer l’opinion publique tout en appelant les médias à plus de rigueur et de patriotisme.
« Je ne peux pas passer sous silence les nombreuses manipulations médiatiques autour du partenariat stratégique en cours de finalisation entre la RDC et les États-Unis […] Ces allégations ne sont pas seulement infondées, mais relèvent souvent de campagnes orchestrées pour affaiblir notre souveraineté économique », a-t-il martelé.
Se voulant solennel, Félix Tshisekedi a réitéré son engagement à ne jamais brader les richesses nationales : « J’en ai fait le serment devant la Nation, et je m’y tiendrai jusqu’au bout. »
Enfin, il a lancé un appel appuyé à la conscience professionnelle des journalistes : « La liberté d’informer est sacrée, mais elle exige, plus que jamais, rigueur, éthique et loyauté envers la vérité et l’intérêt supérieur de notre Peuple.»
Dans un climat politique et économique déjà tendu, les négociations en cours avec les États-Unis devront faire l’objet d’une vigilance particulière. Pour beaucoup, le succès ou l’échec de ce partenariat pourrait devenir un test majeur de gouvernance et de transparence pour le second mandat du président Tshisekedi.
La Rédaction