
Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, a convoqué une séance plénière d’urgence pour ce mercredi 17 septembre 2025 à Kinshasa. Cette décision fait suite au dépôt de plusieurs pétitions visant à destituer Vital Kamerhe, président de la chambre basse du parlement, ainsi que quatre autres membres de son Bureau.
Des griefs lourds contre le Bureau Kamerhe
Les pétitionnaires reprochent au Bureau une gestion opaque des finances de l’institution, le blocage des moyens de contrôle parlementaire, la non-prise en compte de la situation sociale des députés, ainsi que le vote précipité de certaines lois.
Ils dénoncent également le non-paiement depuis dix mois des frais de fonctionnement et de la couverture médicale des élus.
Ces griefs ont conduit 262 députés à signer la pétition visant uniquement Vital Kamerhe, bien au-delà du seuil requis. Dans un geste d’apaisement, le président de la Chambre basse a reconnu le droit légitime des élus à exercer leur contrôle et a présenté ses « regrets les plus sincères », implorant le pardon de ceux qu’il aurait « froissés ».
Vers la mise en place d’une commission spéciale
Selon le Règlement intérieur, une séance de destitution doit être présidée par un membre du Bureau non concerné par les pétitions. Restent donc Isaac Tshilumbayi, premier vice-président, et Christophe Mboso, deuxième vice-président, tous deux du même camp que Kamerhe.
L’ordre du jour de la plénière du 17 septembre sera consacré à la création d’une commission spéciale, composée d’un représentant par groupe parlementaire. Cette structure aura pour mission d’examiner la recevabilité des pétitions et de vérifier la solidité des griefs formulés.
Une fois son rapport déposé, les députés procéderont à un vote à bulletin secret sur le maintien ou la destitution de chaque membre du Bureau mis en cause.
Une crise aux implications politiques majeures
Cette fronde survient dans un climat politique déjà tendu au Parlement et dans le pays. Vital Kamerhe, figure de proue de l’Union sacrée, est un allié historique du président Félix Tshisekedi. Toute remise en cause de sa présidence de l’Assemblée revêt donc une portée politique considérable.
Selon plusieurs observateurs, cette crise interne risque d’accentuer les divisions au sein de la coalition au pouvoir. Le défi pour les députés et le gouvernement sera de trouver un équilibre entre respect des règles institutionnelles et préservation de la stabilité politique.
La plénière du 17 septembre s’annonce comme un tournant. Elle pourrait déboucher, selon les conclusions de la commission spéciale, sur des mesures allant d’un simple rappel à l’ordre jusqu’à la déchéance pure et simple des membres du Bureau visés.
Junior Ngandu