
Six mois. C’est le délai fixé par le président Félix Tshisekedi à son nouveau gouvernement, dirigé par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, pour livrer des résultats concrets. Réuni le 15 août en Conseil des ministres, le chef de l’État a rappelé avec insistance les valeurs de probité, d’intégrité et de transparence comme piliers de l’action gouvernementale.
Un gouvernement sous pression
À peine installé, le gouvernement Suminwa II doit affronter une opinion publique méfiante. Les Congolais, lassés par des promesses sans lendemain, attendent des actions tangibles dans les domaines de la sécurité, de l’économie et des services sociaux de base. Dans un discours au ton ferme, Félix Tshisekedi a exigé de ses ministres un bilan à mi-parcours, promettant d’évaluer chacun selon ses performances.
Cette pression inédite s’inscrit dans une volonté présidentielle de marquer une rupture avec le passé : « Gouverner, ce n’est pas jouir des privilèges du pouvoir, mais servir avec loyauté et rendre des comptes au peuple », a martelé le chef de l’État.
Les écueils de la redevabilité
La démarche est saluée par certains analystes comme une avancée en matière de redevabilité politique. Toutefois, les observateurs soulignent plusieurs défis :
• L’absence d’un mécanisme clair d’évaluation des ministres ;
• La culture de l’impunité encore forte dans l’administration congolaise ;
• Le manque de sanctions effectives contre les ministres défaillants dans les gouvernements précédents.
La confiance du peuple en jeu
Pour Judith Suminwa, première femme à occuper la primature en RDC, ce pari est crucial. Elle doit démontrer que son équipe peut inverser la tendance d’une gouvernance marquée par des scandales de corruption et des promesses d’infrastructures non tenues. « Si les résultats ne suivent pas, c’est tout le crédit politique du président qui sera entamé », avertit un politologue de Lubumbashi.
En somme, Suminwa II entre dans une phase d’épreuve politique accélérée. D’ici février 2026, les Congolais sauront si le cap de rigueur fixé par le Chef de l’état Félix Tshisekedi était une volonté réelle de transformation… ou un nouvel exercice de communication.
La Rédaction