
L’Université de Lubumbashi (UNILU) vient de franchir une étape historique. Pour la première fois depuis la création de la Faculté de droit, une femme va présenter et soutenir une thèse doctorale dans les prochains jours. L’annonce a été faite par le Recteur de l’UNILU, le professeur ordinaire Kishiba Fitula Gilbert, au cours d’un échange avec la presse nationale et locale.
« C’est un aboutissement heureux et inédit pour notre faculté », s’est réjoui le Recteur, soulignant qu’aucune femme n’avait jusque-là intégré le corps professoral de cette entité, dominée par une quarantaine de professeurs hommes. Il a saisi l’occasion pour rendre hommage à l’apport des femmes au sein de l’université, notamment à travers des structures associatives comme le Cercle Sophie Kanza ou encore l’Association des Femmes Travailleuses de l’Université de Lubumbashi (AFTU).
Portrait de la doctorante
La pionnière s’appelle Rose Tumba Kaja, avocate, bâtonnier honoraire du Barreau de Lubumbashi et chercheuse reconnue. Plusieurs articles scientifiques témoignent déjà de la qualité de ses travaux. Sa thèse doctorale, inscrite dans une approche interdisciplinaire, est dirigée par le professeur ordinaire Victor Kalunga Tshikala.
Conformément à la tradition académique, son jury est composé de cinq membres effectifs et deux suppléants, parmi lesquels : le criminologue Ildephonse Tshinyama Kadima, l’internationaliste Georges Mulumbeni Munyenga, le psychologue Jean Claude Tshikanga Mukadi, ainsi que les juristes Adalbert Kitopi Kimpinde, Pierre Malangano Kalongola et Lambert Lomendja Vanda.
Le défi de la représentation féminine à l’UNILU
Sur les 12 facultés et 5 écoles que compte l’université, plusieurs — dont le droit, la médecine vétérinaire, les sciences agronomiques, la polytechnique et la criminologie — n’enregistrent encore aucune femme professeure. Pour inverser cette tendance, le Recteur Gilbert Kishiba Fitula a instauré une mesure incitative : la réduction de moitié des frais administratifs liés au DEA et à la thèse pour les femmes. Une disposition saluée par la communauté universitaire et qui contribue déjà à l’augmentation du nombre de doctorantes.
Lors de sa visite à l’UNILU, la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Marie-Thérèse Sombo Ayane Safi Mukuna, avait également exhorté les étudiantes du Home 2 à persévérer dans la recherche afin de devenir des « grandes chercheuses au service de l’université congolaise ».
Avec la soutenance de Rose Tumba Kaja, un plafond symbolique vient de tomber à l’Université de Lubumbashi. Une victoire pour la recherche féminine, mais aussi un signal fort en faveur de l’égalité académique dans l’enseignement supérieur congolais.
Beni Rashidi