
Élu le 8 mai 2025, le pape Léon XIV n’est pas un inconnu en République démocratique du Congo. Ses liens anciens avec le pays, tissés bien avant son élection, nourrissent aujourd’hui l’espérance d’une Église plus proche des marges africaines.
Avec l’élection du cardinal américain Robert Francis Prevost sous le nom de Léon XIV, les Congolais ont vu émerger une figure pontificale déjà familière. Supérieur général de l’Ordre de Saint-Augustin de 2001 à 2013, il a séjourné à deux reprises en RDC, en 2003 et 2009, se rendant notamment dans des zones enclavées du Bas-Uélé – Dungu, Poko, Amadi – ainsi qu’à Kinshasa, où il a inauguré le Théologat de l’Université Saint Augustin (USAKIN).
Des souvenirs vivaces pour les religieux locaux. À Poko, le Révérend Père Elia Taban se souvient d’un homme « proche des communautés, qui partageait le quotidien des plus simples ». Et d’ajouter : « C’est un homme qui aime, qui se donne, qui encourage. Une grande richesse pour l’Église. »
Une Église au service des périphéries
Dès ses premiers mots depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, Léon XIV a donné le ton : son pontificat sera placé sous le signe de l’humilité, de la fraternité et d’une Église tournée vers les « périphéries du monde ». Une vision en écho direct aux réalités congolaises, marquées par l’instabilité dans l’Est, les défis humanitaires et la quête de justice sociale.
À Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a salué un message « qui ravive en nous la certitude que l’Église reste aux côtés des peuples en quête de paix et de dignité ». Du côté de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), la réaction est tout aussi enthousiaste. Mgr José-Claude Mbimbi, évêque de Boma, y voit une continuité claire avec le pape François : « Son appel à la paix et à la solidarité mondiale trouve une résonance forte chez nous, en particulier dans les régions meurtries de l’Est. »
Un héritier du pape François ?
Premier souverain pontife originaire des États-Unis, Léon XIV incarne aussi une ouverture à l’Afrique et à ses réalités. Contrairement à d’autres papes venus d’Occident sans réelle expérience missionnaire sur le continent, lui y a vécu. Sa connaissance du terrain, forgée à l’écoute des communautés marginalisées, le distingue.
Son élection est perçue comme une continuité du pontificat de François, dont il partage l’attention portée aux exclus, à la justice sociale et à la réforme de l’Église. Elle pourrait aussi annoncer un renforcement des relations entre le Vatican et les Églises africaines, en particulier en RDC, où le catholicisme demeure un puissant acteur sociopolitique.
Pour de nombreux Congolais, le pape Léon XIV n’est pas seulement un chef spirituel ; il est aussi un visage familier. Et désormais, un allié potentiel dans leur quête de paix et de reconnaissance.
La Rédaction